Le DEJJ mis en boîte par Lama

Publié le par Dollar UZAN

RADIOSCOPIE DU D.E.J.J.
LE D.E.J.J. C'EST QUOI ?


         Parfois je me demande dans ma petite tête, le Dejj c'est quoi en fait ?...

Je ne sais pas exactement, ce dont je suis sûr, c'est que lorsqu'on a été vacciné c'est vraiment pour la vie; pas besoin de rappel, le test est toujours positif :

C’est comme un matricule qui vous colle à la peau - indélébile !


Il y en a bien qui vire leur cuti mais ce sont vraiment des cas pathologiques.

          Si le Dejj est une maladie alors elle est très contagieuse et elle s'attrape essentiellement dans les colonies et les stages.

D'ailleurs je signale qu'elle a été importée la première fois du Maroc par un genre de missionnaires en culottes courtes, venus en France pour rejudaïser et porter la bonne parole à une communauté d'askenazes incultes.

Depuis elle a proliférée suivant des hauts et des bas malgré toutes les tentatives de l'enrayer par tous les moyens, y compris  l'asphyxie financière.

Mais le virus encore coriace et vigoureux continue à s'implanter encore dans les centres communautaires et autres lieux de perdition de la culture juive.

           Le DEJJ c'est avant tout des anciens et encore des plus anciens; on arrive toujours à trouver un plus ancien que soit pour insister lourdement sur tel camp ou stage que vous n'avez pas vécu. C'est chaque fois une surenchère : de Barcelonnette à la Tour de Mare, de la Tour de Mare à Boltigen, de Boltigen à la Chêneraie , de la Chêneraie à Ker Zouza, de Ker Zouza à Rasel ma, on en voit jamais le début du rouleau, le béréchit du DEJJ.

           On a dit que le DEJJ était aussi une agence matrimoniale ! C’est aussi vrai, si l'on regarde autour de nous on se demande comment pourrait-on convoler ensemble si on n'avait pas fréquenté au DEJJ.

            Il y a des mariages de raison et des mariages d'amour : au DEJJ ce sont des mariages en béton, car non seulement il faut se supporter mais en plus il faut porter en gestation ce bébé DEJJ qui n'en finit pas de naître et de renaître sans cesse. Les présidents passent et repassent et le DEJJ ne trépasse pas c'est cela le véritable miracle.

            On dit le DEJJ pluraliste, c'est vrai : il y a des Marocains et encore des Marocains et un Tunisien mais un vrai !(Dollar), et même des français de souche, d’Algérie. De plus  on n'a pas à se plaindre à chaque époque on a eu droit pour sauver la face, à notre Askénaze de service (Treissère, Steinfeld, Rosenfeld, Arnold, Hertzelkovitch... et je passe sur les plus nazes.

            Au DEJJ ont toujours coexistés,  des extrémistes de tous les bords, depuis les gauchistes Marxistes Leninistes les plus réfractaires, aux intégristes les plus radicaux et ma foi tout cela cohabite très bien ensemble ,  et une fois tout bien mélangé,  cela correspond à un bon minimum commun.     

            Le DEJJ c'est aussi une grande famille, où toutes les tribus sont  représentées, des Berbères aux Kabyles en passant par les Tunes et les Wouzwouz. Mais comme dans les grandes familles, il est toujours difficile de se mettre d'accord devant une situation particulière. Entre les droits d'aînesse, les droits de succession, les droits de veto, droit d'ancienneté et les droits intérimaires, autant de prégoratives des uns et des autres  qui facilitent, comme vous pouvez aisément le constater,  la prise de décision dans le mouvement. De toutes les manières il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne risquent pas d'être critiqués. On a  même le droit à l'erreur, mais pas plus d'une seule fois en même temps.

            Le DEJJ est-il sioniste? Ou bien communautaire? Ça dépend par quel bout de la lorgnette on le regarde. Mais on trouvera toujours quelqu'un pour affirmer que le DEJJ est trop religieux ou pas assez sioniste,  qu'il n'est pas assez cachère Beth Din, ou un peu trop à la botte du Fond Social. L'essentiel est de bien savoir naviguer en milieu trouble dans toutes ses magouilles communautaires, et cela fait heureusement partie de notre programme de  formation de futurs  cadres communautaires. Mais il faudrait auparavant définir ce que l’on entend vraiment par communauté : la communauté avec un petit c ou avec un grand C ? ou un grand K ? La communauté des libéraux ou celle des ghettos, la communauté des institutions ou celle des intellectuels juifs?

Au DEJJ la vocation populaire et sociale c'est notre affaire! Prendre un enfant de la rue et en faire un PDG d'une multinationale çà on sait faire.

            Le DEJJ, c'est en soi une petite PME, au crédit illimité et au capital indéterminé, qui emploie des travailleurs immigrés en situation irrégulière,  et aussi des bénévoles payés en nature et des volontaires de force ; et pourtant c'est une entreprise qui prospère bien et sa côte à la bourse est au beau fixe.

Je vous rassure, même en période de crise financière mondiale on ne risque rien puisque on était déjà ruiné bien avant.

            Le DEJJ est avant tout un mouvement national : il y a bien sûr la nation et Paris; aujourd'hui il y a la Nation et Marseille c'est cela la décentralisation.

Parfois il nous arrive de nous quereller pas méchamment, mais comme au temps de Hillel et de Chamaï qui n’arrêtaient pas de se chamailler. Des joutes oratoires idéologiques interminables, jusqu’à ce que l’un des puisse placer l’argument final : « Ah oui ! Mais çà ce n’est pas dans l’esprit du DEJJ. De mon temps….

            Oui, je disais, le dejj constitue une grande famille, avec les 4 fils de la Haggadah. Il y a celui, fidèle au poste qui garde la maison, contre vents et marées et quoi qu’il arrive. Il y a le second qui s’est exilé au loin dans des régions inhospitalières, en emportant avec lui le chansonnier du DEJJ ; celui que l’on n’arrive même pas à situer sur une map monde et qui n’honorent plus ses frères que par quelques rares SMs ou e-mails, expédiés de l’autre bout du monde.

            Il y a le troisième fils qui prend plaisir à mettre à jour quotidiennement, l’organigramme complet du DEJJ, en déplaçant des pions sur l’échiquier du DEJJ, en forme de flamme.

           C’est comme le jeu de loi : 1,2,3, : retour à la case 26 et restez 2 mandats à la présidence du DEJJ. 5,6,7 ,8, rejoignez la case 56 pour 3 ans en Yeshiva. 10, 11, 12, Partir 2 ans en chliout en Israël, 12,13,14,15 : revenir à la case 42 et rester 3 ans chalyah en diaspora. Double 6, 3ans : directeur de colo à Barcelonnette, 8,9,10, passer 2 tours, année chabbatique. 3 +4, 7 passer 3 tours : délégué au FSJU.

           Vraiment ce 3 ème fils a le mérite de suivre à la trace le parcours de chacun d’entre nous. C’est le fichier DEJJ-wige de notre grande famille.

(Vous voyez de qui je parle ??)

           Et il y a bien sûr comme dans la haggadah de pessah le quatrième fils, le naïf ou plutôt le nostalgique qui se réveille tous les 10, 20 ou 40 ans pour nous dire :

           « Merde ! bande de c…, pourquoi on ne se ferait pas une rencontre familiale et conviviale, des retrouvailles de folie, le kif quoi ! et vous avez intérêt à venir ! , je n’ai pas l’intention de vous lâcher ! et s’adressant individuellement à chacun d’entre nous :

             « Je compte sur ta présence quelque soit ton emploi du temps, tes responsabilités dans la vie et la survie de la nation et quelque soit la nature de tes problèmes matériels, professionnels, sentimentaux….

             (prière de communiquer tes coordonnées au 3 aime fils de la haggadah du DEJJ.)

              Alors un soir, ils arrivent de partout, ils sont tous là ou presque tous, il y a même le faux frère ou le fils maudit, celui qu’on n’attendait plus (chacun se sent visé j’espère?)

              Non ! non ! Ce n’est pas une réunion de l’amicale des anciens combattants (ceux qui ont fait le djebel de Ker Zouza, ou ceux qui ont gagné leurs médailles dans les tranchées de Boltigen ou de Gvatt, ou ceux qui ont essuyé toutes les guerres d’Israël, qui se retrouvent pour chanter des chants de régiment
Ce n’est pas non plus, la rencontre d’une promo d’étudiants en mal de paillardes de salle de garde.

             Non, non, ils sont venus tout simplement, dans un élan de recueillement, pour fredonner en cœur : « le feu brille et la forêt palpite…. » ou encore pour dérouler en chansons, le répertoire complet de Carlbach, en s’échangeant des souvenirs inoubliables (même avec Alzheimer). Seulement les souvenirs les plus anciens demeurent. C’est le Dadaïsme (Déficit d’Amnésie Dû à l’Age).

            Enfin pour finir je dirai que si le DEJJ n'avait  pas existé, il aurait fallu  l’inventer,ou le réinventer, mais de grâce, c'est une chose tellement précieuse pour le laisser aux mains d’Institutions ou de personnes étrangères à cette mémoire du DEJJ. Alors accrochons- nous car le DEJJ se perpétue sans cesse, comme les vagues au gré des marées.

Post-scriptum:

Je suis sûr qu'une fois mon texte terminé, quelques uns d'entre vous me feront les remarques suivantes:

" Ah! C’est pas mal ton truc, mais c'est dommage tu n'aurais peut être pas dû dire cette phrase, ou peut être cette autre phrase tu aurais dû la formuler autrement,  ou bien tu as dû vexer un tel, ou blesser tel autre. Tu devrais modifier…

Alors moi, bête et discipliné, j'aurai supprimé les passages litigieux et contre versés, les uns après les autres et le texte pourrait se résumer plus simplement ainsi :

" Au fait, le DEJJ c'est quoi vraiment ?"

Mais si on ne comprend plus au mouvement l'humour juif, qui consiste à rire de soi- même, alors cela voudrait dire que l'on a rater au moins une seule chose importante au DEJJ, celle de notre  vocation d’éducateur.

Publié dans Post-soirée

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L
<br /> Je recherchais la trace d'anciens souvenirs,anciens amis...Et,quelle surprise de lire avec horreur ce texte,humoristique dira-t'il;eh bien,je ne savais pas,en fait,j'avais oublié,que je fus moi<br /> aussi,pour reprendre le laguage poétique de ce "Lama",un "ashkénaze de service",venant des"ashkenazes incultes";l'humour permet de faire passer ce que l'on ose affirmer,ce rascisme<br /> anti-ashkenase;il est vrai que l'inverse existe,et dois-on se venger sur n'importe quel homonyme?un probléme avec une famille "Cohen" devra-il me pousser à hair tous les "Cohen";moi naif de 15<br /> ans,je ne recherchais et ne connaissait qu'une sorte de juifs:ceux qui ne me traitaient pas de "sale juif" comme au lycée,et ne compris jamais le rapport entre le pays d'origine des parents et la<br /> qualité de judéité,moi,juif incultes aux grands-pères m'ayant difficilement transmis le judaisme depuis leur chambre à gaz.<br /> En tout cas,ces sentiments anti-ashkénazes,je m'en souviens,j'en fut souvent blessé,mais de la grande majorité des mes amis du dejj,cette ségrégation m'a semblé inexistante,ou refusée;j'ai beaucoup<br /> reçu de DEJJ,et j'ai aussi,même en courte période,beaucoup donné;affections à tous,même à ceux qui pensent que les ashkénazes...ont choisis de ne pas être Sépharades et devraient porter cette<br /> honte.Chalom.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Dollar<br /> Came dis quelque chose , je plaisante,<br /> suis tombé ce jour sur ton blog cela m'aurais fait plaisir de voir des anciens pour ceux qui se souvienne de moi cordial chalom pour les autres , allez aussi.<br /> <br /> à bientot<br /> <br /> <br />
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B
Bonjour a toutes et a tous<br /> c'est par hasard que je tombe sur ce blog<br /> que de souvenirs sur le dejj il faudrait des années et des années pour en faire le tour<br /> Mes penseés vont aujourd hui encore a cet homme<br /> qui a fait beaucoup pour certains d'entre nous<br /> et sur tout pour moi, car il a ete mon deuxieme pere, mon éducateur, et surtout mon beau pere<br /> Andre DARMON ( otarie).car pour lui la jeunesse etait l avenir dans beaucoup de domaines.<br /> Une pensée pour lui et son epouse Régine qui est toujours a marseille.<br /> a+<br /> Francis
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